X-RAY

X RAY neu

 

X-RAY
La puissance du regard Röntgen

Salle des soufflantes et salle de compression du Patrimoine Mondial Völklinger Hütte
du 9 novembre 2025 au 16 août 2026

X-RAY est la toute première exposition consacrée au phénomène du rayonnement X et aux vastes dimensions culturelles et artistiques de la radiographie. S'appuyant sur le large éventail de la technologie des rayons X – de la première radiographie aux appareils de radiographie historiques utilisés en médecine et en sciences naturelles, en passant par les satellites à rayons X les plus récents utilisés dans la recherche spatiale –, l'exposition met particulièrement en lumière les interactions créatives entre les rayons X et l'art, l'histoire culturelle, la politique, la nature, la littérature, l'architecture, la musique, la mode et le cinéma.

Le 8 novembre 2025, cela fera exactement 130 ans que Wilhelm Conrad Röntgen a découvert pour la première fois les rayons X dans son laboratoire de Würzburg, un phénomène jusqu'alors inconnu. Quelques semaines plus tard, cette découverte révolutionnaire se répand comme une traînée de poudre à travers le monde et inspire non seulement les scientifiques, mais aussi les artistes plasticiens, les musiciens, les cinéastes et les caricaturistes.

Cette fascination reste intacte jusqu ´à aujourd'hui, comme le montre le parcours X-RAY conçu comme un paysage expérimental : il réunit dans la cathédrale industrielle de la salle des soufflantes une chapelle radiographique de Wim Delvoye, un labyrinthe transparent en briques de Cris Bierrenbach, un podium avec des vêtements radiographiques et un cinéma pour les films X-RAY. En 18 chapitres, un panorama très complet de l'époque moderne et contemporaine se dévoile : Marie Curie y rencontre Claude Cahun, Frida Kahlo, Isa Genzken et Iris van Herpen ; John Heartfield y croise Edvard Munch, Mies van der Rohe, Thomas Mann et William Wegman. X-RAY rend visible l'invisible et fait de l'art et de la science une expérience unique.

« Les rayons X transpercent notre modernité et notre présent d'une manière très particulière : grâce à eux, nous redécouvrons la médecine, la politique, l'histoire, l'art et la nature, voire même les rôles attribués à chaque sexe. Nous regardons littéralement les couches profondes de nous-mêmes et de notre environnement normalement cachées, en partant des molécules et du codage de notre corps aux galaxies les plus lointaines de l'espace », explique le conservateur Dr Ralf Beil.

HISTOIRE ET ACTUALITÉ DES RAYONS X

Dès la fin de l’année 1895, la découverte de ces nouveaux rayons pénétrant dans l’invisible se propage en très peu de temps dans le monde entier, déclenchant une vague d’enthousiasme chez les physiciens, les médecins et le grand public interessé. Après sa découverte du 8 novembre 1895, Wilhelm Conrad Röntgen publie un tiré spécial en cinq langues avec une description précise de son dispositif expérimental. De Buenos Aires à Melbourne en passant par Vienne, Saint-Pétersbourg et Calcutta, les laboratoires disposant de l’équipement adéquat sont désormais en mesure de répliquer la production de rayons et d’illuminer des objets. Devenu célèbre du jour au lendemain, le chercheur refuse de breveter sa découverte, une première forme d´open source, ce qui contribue largement à la diffusion de cette incroyable forme de rayonnement électromagnétique – et lui vaut d’être récompensé par le tout premier prix Nobel de physique en 1901.

La découverte des rayons X constitue l’aboutissement le plus spectaculaire des recherches menées autour de l’invisible à la fin du XIXe siècle. Dans les décennies qui précèdent, d’innombrables précurseurs prouvent que l’aspiration à visualiser l’invisible était largement répandue. Dans un de ses récits, le père de la science-fiction germanophone Kurd Laßwitz avait imaginé un savant qui aurait mis au point une substance rendant le corps transparent, le Diaphot. En 1892, le roman Elektra est publié sous le pseudonyme de Philander. Dans cet ouvrage, un médecin de campagne exprime justement son vœux de découvrir un moyen capable de « rendre l’homme aussi transparent qu’une méduse ».

En 1895, année de la découverte des rayons X, Sigmund Freud utilise pour la première fois le terme de « psychanalyse » afin de désigner la méthode d’investigation avec laquelle il pénétrera les strates les plus profondes du rêve et de l’inconscient. C’est également en 1895 que le premier film commercial tourné en format Bioskop est projeté à Berlin. Dès 1897, G.A. Smith associe quant à lui de manière ludique cinéma et rayonnement électromagnétique dans X-Rays, court-métrage consacré à un couple d’amoureux. Toujours à la même époque, des bactériologistes découvrent une « forme de vie » jusqu’alors inconnue : les virus. C’est ainsi qu’Éros, Technè (du grec art, science, technique) et Thanatos sont d’emblée liés à la radiographie.

L’exposition X-RAY présente le vaste spectre d’applications de la radiologie, des premiers laboratoires et imageries aux satellites détecteurs de rayons X comme eROSITA, qui sont aujourd’hui à même de sonder les trous noirs et les galaxies, en passant par le podoscope, instrument qui servait à déterminer la pointure des chaussures à partir de 1920. Qu’il s’agisse de la vision de près ou de loin, l’élément central est toujours la visualisation de la matière, vivante ou inanimée. La radiographie devient emblématique avec « l’Homme de verre », mis au point à la fin des années 1920 par le Musée allemand de l’hygiène de Dresde. Avec lui, la structure complexe de l’anatomie interne du corps humain accède à une visualisation exemplaire.

Les techniques d'imagerie radiologique ont connu des progrès constants, jusqu'à l'apparition de la tomodensitométrie (TDM) qui permet de générer des données en trois dimensions. Aujourd’hui, l’exposition aux radiations est réduite au strict minimum lors des examens médicaux. Alors que la radiologie est devenue une pratique courante en constante évolution, les acteurs culturels continuent aujourd'hui encore d'être fascinés de différentes manières par le phénomène des rayons X.

Les moyens créatifs déployés par les artistes du monde entier qui réalisent des œuvres à partir de rayons X ou en s’inspirant de leurs principes sont innombrables. Ils vont de l’utilisation de radiographies originaires ensuite découpées, peintes, traitées avec différents matériaux et couleurs, complétées et collées, à des agrandissements numériques servant de modèles pour des vitraux, en passant par des simulations graphiques du phénomène. Des motifs radiologiques apparaissent dans des peintures, des sculptures et des graphiques. Objet de prédilection des vanités, les crânes et autres squelettes perpétuent à leur manière la longue tradition du memento mori et de la danse macabre.

En tant que médium, la radiographie se caractérise par la distanciation et l’abolition obscure de l’espace tridimensionnel. Métaphoriquement parlant, elle permet de visualiser l’invisible et les structures cachées, actant ainsi l’abandon de la reproduction traditionnelle mimétique du réel. Ce qui explique notamment que cette technique, développée à l’aube du XXe siècle soit devenue la caractéristique de l’art moderne et actuel.

Le renoncement à la vision de l’homme qui prévalait est particulièrement manifeste lorsque des radiographies de crânes et de corps sont présentées comme des autoportraits, démarche initiée par Meret Oppenheim. Sous la surface se révèle une toute autre identité individuelle (ou justement supra-individuelle).

L’influence de la radiographie s’étend toutefois bien au-delà des arts visuels. Son éventail esthétique s´étend de l’architecture à la mode et à la publicité, en passant par la caricature et la bande dessinée. Les radiographies et la vision radiographique qui y est associée sont présentes dans la littérature sous forme de citations imprégnant la vie et le quotidien, et deviennent parfois même des éléments moteurs de l'intrigue dans les films et à la télévision.

LE PARCOURS DE L’EXPOSITION

Le parcours de l´exposition X-RAY, conçu comme un paysage d’expériences, réunit en plein cœur des machines soufflantes historiques un laboratoire radiologique ancien, une chapelle radiologique de Wim Delvoye, un vitrail réalisé à partir de radios pulmonaires par Christoph Brech, un squelette géant d´un poulet d´élevage d’Andreas Greiner, un labyrinthe de briques transparentes de Cris Bierrenbach, un défilé de mode X-RAY signé Elsa Schiaparelli, Jean Paul Gaultier et Iris van Herpen, une maquette de satellite à l´échelle 1:1,15 dans les hauteurs de la salle des soufflantes, ainsi que le navire de Rosie Leventon à partir de radiographies et un cinéma X-RAY dans la salle de compression. L'exposition s'adresse au plus large public possible en combinant un large éventail de domaines, allant des sciences à tous les arts imaginables, avec des aperçus aussi captivants qu'instructifs.

LES CHAPITRES DE L’EXPOSITION EN BREF

Après une introduction au thème de la visualisation de l´invisible d´un point de vue historique et physique, secondée par Léonard de Vinci et une succession d´images réalisées spécialement pour l´exposition par l´auteur de romans graphiques Jens Harder, l´histoire ancienne vers 1900 est suivie d´une reconstitution du laboratoire de Wilhelm Conrad Röntgen. Du cinéma qui vit alors ses premières heures à la musique, les pratiques artistiques sont immédiatement électrisées par l’approche qui est celle de Röntgen, qualifiée aujourd’hui d’open source. La marche planétaire triomphale de la radiographie culmine avec le tout premier prix Nobel de physique. Cependant, outre les opportunités, les dangers des rayons X sont rapidement pris en compte.

Le rôle déterminant de Marie Curie, deux fois lauréate du prix Nobel, dans l’utilisation et la mobilisation de la technique des rayons X est présenté dans le chapitre consacré à la radiologie pendant la Première Guerre mondiale. Dans les années 1920, l’« Homme de verre » incarne la transparence alors encore inédite de l’être humain. Librement inspiré par Freud, la radioscopie du corps se reflète dans celle de l’âme via l’art et la littérature, notamment chez Thomas Mann, Frida Kahlo et Edvard Munch.

Après cette introduction chronologique, les chapitres suivants traitent leurs thèmes de manière diachronique, du XXe siècle à nos jours. Sur la petite scène de la salle des soufflantes, transcendance, religion et transgression des tabous rencontrent les rôles de genre et les images corporelles. Le point pivotal est la chapelle de Wim Delvoye, mesurant 10 sur 5 mètres et accessible aux visiteur·euse·s, prêtée par le Mudam Luxembourg.

Un chapitre essentiel est consacré à la politique avec des caricatures qui sont autant de radiographies du pouvoir, des documents attestant d’un sens civique courageux mais aussi des témoignages de soumission et de violence. Le Troisième Reich et la RDA sont ici tout aussi présents que l’Afrique du Sud coloniale et postcoloniale. La transition vers la musique intervient tout naturellement avec la subversion politique incarnée par les disques pirates de musique occidentale gravés sur des radiographies dans les États de l'Union soviétique, suivis par un clip vidéo et un présentoir de disques débordant de créativité radiologique.

S’ensuivent des explorations dans les profondeurs artistiques, où sur cinq écrans géants, les visiteurs peuvent analyser des tableaux à la loupe digitale et au curseur en se plongeant sous la surface des peintures de Goya und van Gogh. Viennent alors les chapitres compréhension du monde animal, la médecine et la biologie moléculaire. L'actualité et la gravité de la tuberculose pulmonaire apparaissent clairement à travers l'exemple du documentaire filmé et photographié par Maxim Dondyuk, originaire d'Ukraine.

Des panoramas de 10 mètres de longueur encadrent la grande scène de la salle des soufflantes où l’architecture s’exprime à travers un labyrinthe de briques transparentes et un défilé de mode X-Ray. Sur la paroi frontale de la grande scène, la nouvelle cartographie de l'espace devient tangible : grâce à des télescopes à rayons X, les trous noirs et la matière noire dans les galaxies de l'espace peuvent être explorés à l'aide des rayons X captés.

Dans la salle de compression, un choix de propositions artistiques modernes et contemporaines abordent le vaste champ thématique de l’identité, de la mort et de l’éternité, tandis que les films les plus marquants retenus pour X-RAY sont à voir dans la salle de cinéma. Outre les affiches de films dans et à la caisse historique du cinéma, une sélection de bandes dessinées Supergirl et Superman témoignent également de l'intensité du regard radiographique.

TROIS INSTALLATIONS X-RAY SÉLECTIONNÉES

Andreas Greiner, MONUMENT FOR THE 308, 2016
Polylactide, acier, 750 x 350 x 350 cm

Monument dédié à un poulet d'élevage : agrandie vingt fois, d'une hauteur de 7,50 mètres, la sculpture s'élève comme un squelette de dinosaure depuis l'un des puits de la salle des soufflantes – une expérience spatiale spectaculaire. L'histoire qui a conduit à cette découverte est tout aussi rocambolesque. Elle repose sur le scanner d'un poulet d´élevage mort, réalisé à l'hôpital Charité de Berlin. Sur cette base, plusieurs grandes imprimantes 3D de l'université technique de Wildau ont produit pendant plusieurs semaines les côtes, les ailes et le bassin. Une fois assemblée, la sculpture rappelle une pièce exposée au musée d'histoire naturelle.

Le chiffre 308 correspond à la désignation du type d'animal. Pendant 30 jours, le poulet a été engraissé avec un cocktail alimentaire. Il est mort, selon le scanner, d'une fracture de la cheville, conséquence d'une suralimentation alors que son squelette était trop fragile. La sculpture aborde de manière impressionnante la relation actuelle entre l'homme et la nature, la question de ce que nous mangeons et de la manière dont nous manipulons les animaux à cette fin.

Wim Delvoye CHAPELLE, 2006
Vitrail et acier Corten découpé au laser, 480 x 960 x 610 cm, Commande et Collection Mudam Luxembourg, Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean

Dans son art, Wim Delvoye repousse les limites et combine des éléments apparemment contradictoires. La chapelle de l'artiste belge Wim Delvoye est une installation monumentale en métal qui fait référence à l'architecture gothique des églises, mais qui, en même temps, brise délibérément les tabous sur le plan du contenu et de l'esthétique. Delvoye joue de manière subversive avec les symboles religieux : au lieu des scènes bibliques traditionnelles et des représentations de saints, les vitraux de la chapelle montrent des radiographies de corps humains et animaux ainsi que d'autres représentations provocantes : un majeur tendu, des organes ou des allusions sexuelles.

Ainsi, le vitrail, qui est en réalité un moyen d'expression du divin, devient une surface de projection du profane et de la transgression des tabous. Le dépassement des limites devient un principe : la chapelle devient une réflexion critique sur les rituels et les récits de la transcendance.

Christoph Brech, ODEM, 2025
Dédié aux travailleurs de l'usine sidérurgique de Völklingen
Vitrail avec radiographies thoraciques, 450 x 311 cm

Avec son œuvre ODEM, spécialement conçue pour la salle des soufflantes, Christoph Brech réalise une nouvelle fenêtre en arc avec des radiographies d'habitants de Völklingen, qui sera installée à 40 centimètres de la fenêtre d'origine. Ces images sont basées sur des radiographies thoraciques anonymisées de personnes qui travaillaient autrefois dans et autour de l'usine sidérurgique de Völklingen. Elles proviennent des archives des cliniques SHG de Völklingen. Certaines radiographies montrent des signes de pneumoconiose ou de carcinome. Comme chaque paire de poumons est unique, à l'instar des empreintes digitales, la fenêtre devient un mémorial dédié à l'usine : elle rend hommage à tous les ouvriers et ouvrières qui ont travaillé et respiré ici au fil des ans.

« Les poumons sont la salle des soufflantes du corps humain. »
Christoph Brech, 24 septembre 2025

 

LES 18 CHAPITRES DE L'EXPOSITION – APERÇU GÉNÉRAL

1. Rendre visible l'invisible
2. Le triomphe de la radiographie
3. La radiologie en temps de guerre
4. Radiographie du corps, radiographie de l’âme
5. Religion, transcendance et transgression des tabous
6. Rôles de genre, images du corps
7. Les rayons X dans la politique et l'histoire
8. Bone Music
9. Dans les couches profondes de l'art
10. Compréhension du monde animal
11. Médecine et biologie moléculaire
12. Recherche sur les matériaux, techniques d´observation
13. Architecture X-RAY
14. Révélations de la mode
15. Une nouvelle cartographie de l'espace
16. Identité, mort et éternité
17. Les rayons X dans la bande dessinée et le cinéma
18. La structure de la nature

A-Z DES ACTEURS EXPOSÉS

X-RAY rassemble 79 acteurs culturels de 27 pays, d'Arménie, du Brésil, de Chine, d'Iran, du Canada, de Cuba, du Liban, de Lituanie, du Mexique et d'Afrique du Sud, jusqu’à l’Ukraine et les États-Unis.

Jarbas Agnelli (1963, BRA) Renate Bertlmann (1943, AUT) Cris Bierrenbach (1964, BRA) Christoph Brech (1964, GER) Arnaud Bresson (1992, FRA) Reynold Brown (1917-1991, USA) Claude Cahun (1894-1954, FRA) John Carpenter (1948, USA) Jaume Collet-Serra (1974, ESP) Beatriz Colomina (1952 ESP/USA) Roger Corman (1926-2024, USA) Marie Curie (1867-1934, POL) Wim Delvoye (1965, BEL) Thomas Demand (1964, GER) Maxim Dondyuk (1983, UKR) Matt Dupuis (1980, CAN) Josef Maria Eder & Eduard Valenta (1855-1944/1857-1937, AUT) David Fincher (1962, USA) Rosalind Franklin (1920-1958, GBR) Jean Paul Gaultier (1952, FRA) Isa Genzken (1948, GER) Hans W. Geißendörfer (1941, GER) Andreas Greiner (1979, GER) Barbara Hammer (1939-2019, USA) Erwin Hanfstaengl (1838-1905, GER) Jens Harder (1970, GER) Raoul Hausmann (1886-1971, AUT) John Heartfield (1891-1968, GER) Iris van Herpen (1984, NED) Voluspa Jarpa (1971, CHI) Fritz Kahn (1888-1968, GER) Frida Kahlo (1907-1954, MEX) William Kentridge (1955, RSA) Jürgen Klauke (1943, GER) Shahram Khosravi (1966, IRN) Hans Kupelwieser (1948, AUT) Max von Laue (1879-1960, GER) Lynn Hershman Leeson (1941, USA) Rosie Leventon (1946, GBR) Meyer Liebowitz (1906-1976, USA) Danica Lundy (1991, CAN) Thomas Mann (1875-1955, GER) Rémy Markowitsch (1957, SUI) Alix Marie (1989, FRA) Noelle Mason (1977, USA) Georges Méliès (1861-1938, FRA) Ana Mendieta (1948-1985, CUB) John Macintyre (1857-1928, GBR) Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969, GER) Marilyn Monroe (1926-1962, USA) William J. Morton (1845-1920, USA) Edvard Munch (1863-1944, NOR) Nickolas Muray (1892-1965, USA) Richard Neutra (1892-1970, USA) Meret Oppenheim (1913-1985, SUI) Sir Eduardo Paolozzi (1924-2005, SCO/GBR) Walid Raad (1967, LBN) Christa Reinig (1926-2008, GER) Arie van’t Riet (1947, NED) Martin Rikli (1898-1969, SUI) Marija Teresė Rožanskaitė (1933-2007, LTU) Wilhelm Conrad Röntgen (1845-1923, GER) Arabo Sargsyan (1990, ARM) Elsa Schiaparelli (1890-1973, ITA) Katharina Sieverding (1941, GER) George Albert Smith (1864-1959, GBR) Anton Tripp (1911-1991, GER) Sumayya Vally (1990, RSA) Nick Veasey (1962, GBR) Paul Verhoeven (1938, NED) Michael Venus (1971, GER) Leonardo da Vinci (1452-1519, ITA) Ziquan Wang (1993, CHN) Kurt Warnekros (1882-1949, GER) William Wegman (1943, USA) Horst Widmann (1938, AUT) Lu Yang (1984, CHN) Adam Zyglis (1982, USA)

LE CATALOGUE

Le livre-catalogue X-RAY, édité par Ralf Beil et Thomas Zaunschirm, paraît en version allemande et anglaise aux éditions Sandstein Kultur, à Dresde. Outre des essais de Daniel Bauer, Ralf Beil, Beatriz Colomina, Ernst-Peter Fischer, Stefan Gronert, Shahram Khosravi, Matthis Krischel, Peter Predehl et Thomas Zaunschirm ainsi que d'autres auteurs et autrices, cette publication richement illustrée rassemble des textes introductifs et des commentaires sur les œuvres de tous les chapitres de l’exposition, ainsi que des textes sources littéraires, scientifiques et politiques de 1895 à aujourd’hui, notamment d’Amy Bartlett, C.H.T. Crosthwaite, Marie Curie, Maxim Dondyuk, Thomas Mann, Christa Reinig, Wilhelm Conrad Röntgen, Sumayya Vally, Jiri Wolker et Virginia Woolf.

La publication paraîtra le 18 mars 2026. Jusqu’à cette date, un prix de souscription de 40 euros est applicable. Ensuite, le livre-catalogue coûtera 48 euros dans la boutique du musée et 58 euros en librairie.

La découverte des rayons X représente bien plus qu'une révolution dans le domaine de l'imagerie. Avec la radiographie comme symptôme de la modernité, notre monde cognitif tout entier est en pleine mutation. De nombreuses disciplines telles que l'architecture, l'astronomie, la recherche sur les matériaux, la médecine ou la biologie moléculaire connaissent des changements radicaux, voire ont vu le jour grâce à la technologie des rayons X. En même temps, grâce à leur pouvoir de transparence, les rayons X reflètent notre société d'une manière très particulière en rendant visible l'invisible.

Beatriz Colomina écrit ainsi dans son article « X-Screens : l'architecture aux rayons X » publié dans le catalogue : « On ne peut pas considérer l'architecture moderne indépendamment de la tuberculose et de son principal procédé de diagnostic, la radiographie. En effet, les principes de l'architecture moderne semblent être directement tirés d'un traité médical sur cette maladie. »

Et Shahram Khosravi constate, dans son essai « Les rayons de la violence » l'importance sociale du regard radiographique : « Le regard médical de l'appareil à rayons X fonctionne comme un instrument biopolitique qui régule et discipline les corps dans le cadre de la détermination de l'âge des demandeurs d'asile, des demandes de visa des migrants, de la commercialisation des femmes et de la criminalisation des mineurs. Si la radiographie sert d'une part à sauver des vies, elle est d'autre part un outil de contrôle et d'oppression. »

LE PROGRAMME CADRE

Dans le cadre de l'exposition, le patrimoine mondial Völklinger Hütte propose de nombreuses visites guidées ainsi que des ateliers pour les enfants et les adolescents sur des thèmes politiques, scientifiques, artistiques ou biographiques : « Le pouvoir et la violence du regard radiographique », « Comment les rayons X relient la science et le monde », « Radiographié – À la recherche de mon moi intérieur » et « À la recherche de Mister X ». En outre, un programme de films X-RAY est proposé en coopération avec le cinéma 8 ½ et la Filmhaus Saarbrücken.
Vous trouverez des informations actualisées quotidiennement sur www.voelklinger-huette.org.


PLUS D'INFORMATIONS SUR X-RAY

X-RAY est née d’une idée de Thomas Zaunschirm et d’un séminaire de Curatorial Studies dirigé par le directeur général et conservateur Dr. Ralf Beil au semestre d’hiver 2020 à l’Université de Berne, validée sur place à la Völklinger Hütte ainsi que dans plusieurs ouvrages de recherche avec de riches inventaires matériels sous la direction du Prof. Dr. Thomas Zaunschirm, Vienne.

La Völklinger Hütte, dont le site principal a été construit en grande partie dans la période entourant la découverte des rayons X — qui y disposaient de locaux et d’équipements spéciaux pour les tests radiographiques et à partir des années 1950, de dépistages systématiques de la tuberculose — offre avec sa Salle des soufflantes, emblématique machine du modernisme, et la Salle de compression, un cadre exceptionnel et des conditions idéales pour une présentation exhaustive autour de ce thème d’importance historique, culturelle, médicale et intellectuelle.

L’ouverture de l’exposition X-RAY aura lieu le 8 novembre 2025, soit exactement 130 ans après la première production consciente de rayons X par Wilhelm Conrad Röntgen.

X-RAY poursuit de manière résolument singulière la série à succès des ambitieuses expositions thématiques qui ont façonné la renommée du Patrimoine Mondial Völklinger Hütte autour de ses cinq piliers programmatiques que sont l’INDUSTRIE, la CULTURE, l’HISTOIRE, l’ART et la NATURE et qui font aujourd’hui du Patrimoine Mondial Völklinger Hütte un lieu d’exception de la transmission culturelle et de sa mise en scène. Une série où figure notamment la trilogie des grandes expositions suivantes : THE WORLD OF MUSIC VIDEO (2022), LE CINÉMA ALLEMAND (2023/2024) et THE TRUE SIZE OF AFRICA (2024/2025).

 

X-RAY EN FAITS ET EN CHIFFRES

Titre de l'exposition : X-RAY. Le pouvoir du regard Röntgen

Lieu de l'exposition : Patrimoine mondial Völklinger Hütte

Durée : du 9 novembre 2025 au 16 août 2026

Surface d'exposition : 6 000 m², toute la salle des soufflantes et la salle de compression

Commissaire : Dr Ralf Beil, directeur général du patrimoine mondial Völklinger Hütte

Acteurs : 79 artistes, scientifiques, réalisateurs, écrivains, photographes, architectes et créateurs de mode issus de 27 pays à travers le monde.

Objets exposés : installations spatiales, peintures, sculptures, graphisme, films documentaires et longs métrages, clips musicaux, photographie, affiches, littérature scientifique et littéraire, partitions musicales, caricatures, bandes dessinées, moulages historiques médicaux, radiographies et appareils à rayons X historiques, disques, mode, satellites télescopiques à rayons X et modèles réduits de chariots à rayons X, cinq stations de recherche pour étudier les sous-couches des tableaux à l'aide de radiographies, deux labyrinthes accessibles, une reproduction du laboratoire de W.C. Röntgen, un pédoscope, un cristallographe et un homme de verre.

Installations spatiales nouvellement mises en scène : Cris Bierrenbach, Orange Gardens, 2010, impression numérique sur bandes de tissu ; Wim Delvoye, Chapelle, 2006, vitraux et acier Corten ; Andreas Greiner, Monument for the 308, 2016, impression 3D et acier ; Rosie Leventon, Burial Ship, 2025, radiographies, bois ; Alix Marie, Styx, 2021, impression numérique sur bandes de tissu.

Série d'images de bande dessinée spécialement créée pour l'exposition sous forme de leporello géant afin d'introduire le thème : Jens Harder, The X-Ray Story, 2025, roman graphique

Installation in situ réalisée spécialement pour l'exposition et qui restera en permanence dans la salle des soufflantes : Christoph Brech, Odem, 2025, vitrail avec radiographies thoraciques, dédié aux ouvriers et ouvrières de l'usine sidérurgique de Völklingen.

SOUTIEN, PROMOTION ET SPONSORING DE X-RAY

Sans le soutien fondamental de la Sarre, représentée par la ministre de l'Éducation et de la Culture, Christine Streichert-Clivot, en tant que présidente du conseil de surveillance du patrimoine mondial Völklinger Hütte, des projets tels que X-RAY ne seraient pas possibles.

Outre les fonds de la loterie sarroise Saartoto, cette exposition très exigeante en termes de mise en scène est rendue possible grâce au Ministère sarrois de l’Économie, de l’Innovation, du Numérique et de l’Énergie et à son financement substantiel accordé dans le cadre des projets phares de l’année 2025 en Sarre.

Un sponsor particulier est l’entreprise Xcare, qui soutient aussi en collaboration avec le radiologue Dr. med. Christoph Buntru pleinement la réalisation in situ de l’œuvre de Christoph Brech: la fénêtre en verre ODEM dédiée aux travailleurs de la Völklinger Hütte.

 

 

Interlocuteur

ArminLiedinger

ArminLiedinger

Dr. Armin Leidinger

Communication / Presse

Téléphone: +49 (0) 6898 / 9 100 151
armin.leidinger@voelklinger-huette.org